Kesèksa, la paix intérieure dont tout le monde parle ?
- saida990
- 26 juil. 2016
- 8 min de lecture
J’inspire, j’expire… calmement, profondément…encore une fois…et encore une troisième fois…(oui, sinon… j’ai l’impression que je pourrais bien prendre homme et enfant et m’en aller sur une île déserte …).
Mais…je pourrai aller aussi loin que je possible, j’emmènerai toujours avec moi ce que je suis à l’intérieur de moi. Mes ressentis, mes avis, mes opinions…Mes doutes, mes colères…
Et, sous mes dehors de fille "calme" (il paraît, en tout cas...), je peux vous dire que je suis fameusement secouée, ces derniers mois, suivie par le regard des autres...par le fait que l'on me demande constamment de me justifier, d'affirmer haut et clair que je ne suis pas...comme ces autres... Je dois moi-même me rappeler ce que je vous écris ci-dessous...car...ce serait tellement plus facile de me laisser aller à la colère, à la rage, à la haine, à l'exclusion...j'en passe, des vertes et des pas mûres...
L’objectif est tout de même (oui, oui !) de vivre ensemble… VIVRENSEMBLE !
Le Dalaï-Lama (je l’aime bien, lui !) a dit, et d’autres aussi dans leur propre style :
« Le désarmement extérieur passe par le désarmement intérieur.
Le seul vrai garant de la paix est en soi »

Il a dit aussi :
« Mettez-vous toujours à la place de l’autre. Renoncer un temps à vos opinions, à vos jugements afin de le comprendre. Bien des conflits peuvent ainsi être évités »
Et c’est là que j’entends vos chaises grincer, vos souffles appuyés…
Je vous demande juste de lire jusqu’au bout…
On peut dire très basiquement que si nous en sommes là aujourd’hui, à vivre ces actes horribles, ces barbaries, cet indicible chaos, ce serait parce que le « mal » l’emporte sur le « bien », que les « méchants » sont en train de gagner du terrain…
Il s’agit là d’une vision très manichéenne de ce qui se passe dans le monde.
Les autres, et nous.
Vous êtes d’accord que l’obscurité n’existe que par absence de lumière ? Le noir par absence des couleurs ?... « Par absence… »
Quand vous allez faire vos courses, comment réagissez-vous lorsque la file est super longue, que le magasin tarde à envoyer du renfort, que le client devant vous a pris le seul article en rayon sans prix et du coup il faut appeler un collègue pour qu’il arrive et celui-ci tarde à venir… ?...Ça y est, je vous ai mis un peu dans l’ambiance ?
Autre situation…en voiture ! Quand le conducteur devant vous ne démarre pas assez rapidement lorsque le feu vient juste de passer au vert ? Quand seules 3 voitures ont pu passer, parce qu’il y a une dame âgée qui a mis un peu de temps à traverser la rue ? Vous voyez le style ?
Ah, j’y pense ! Et au bureau ? Celui (ou celle, ne soyons pas …)qui pense tout savoir sur tout ? Celle qui vous parle de son chien à longueur de journée ? Ou l’autre collègue qui est absent pour un oui ou pour un non, et dont vous héritez des dossiers pas très top… ?...
Que se passe-t-il en vous, dans ces moments-là ? (Et dans bien d’autres !)
L’agressivité est ambiante, nous la côtoyons au quotidien, consciemment ou inconsciemment. Elle est même devenue « banale » à certains égards.
Nous savons pertinemment bien ce qu’il y a lieu de faire, la difficulté n’est pas là…
C’est dans la mise en place, dans l’application des solutions que se situe le couac !
Alors, quid ?
Pourquoi ce couac ?
Et pourquoi n’appliquons-nous pas les règles de base ? (la paix au lieu de la guerre…)
"Mais, c’est les autres qui ne veulent pas !"
"C’est les autres qui sèment la terreur !"
Le problème, c’est les autres !
Et on est parti dans la comparaison de qui fait quoi pire ou mieux que l’autre, ce qui entraîne jalousie, colère, peur, exclusion, jugement…
Tiens… qu’est-ce que Jean-Paul Sartre a voulu dire par « L’enfer, c’est les autres ? ». L’avez-vous compris ? Que les autres étaient la cause de tous les maux sur terre ?
Voici sa propre explication : « On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours des rapports infernaux. Or, c'est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d'autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d'autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu'ils dépendent trop du jugement d'autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu'on ne puisse avoir d'autres rapports avec les autres, ça marque simplement l'importance capitale de tous les autres pour chacun de nous. » (source ici )
Vous êtes-vous déjà demandé comment fonctionne une guerre ?
D’une manière ou d’une autre, j’éprouve de la colère (pour quelque raison que ce soit…), de la haine, de la peur, de l’envie, de la jalousie... Et comme je suis un être humain, je projette ces émotions sur mon entourage… Arrive un moment où cela résonne avec une situation…me semble-t-il… Et je dénonce cette situation, cette personne, cette habitude… Et pour que cela ne se reproduise pas…je déclare la guerre… Et les conflits sont ainsi amorcés…
En fait, je me sens attaqué (mais c’est vrai, me dites-vous !).
Revenons donc à ce qui a été écrit plus haut, à savoir « le problème, c’est les autres ! ».
On entre en guerre, pour éradiquer le mal, et il n’y aura plus de méchant, et la paix régnera sur terre… C’est à peu près ça, dans les grandes lignes, non ?
Sauf que…ben les autres…ils ne vont pas se laisser faire… ! Et donc, ils se défendent… Eux aussi, dans leur tête, se disent « ouhh lala, je suis attaqué dans mes valeurs, dans mes principes, ce que je veux, moi, c’est la paix, donc je vais faire la guerre à ceux qui m’empêchent de vivre tranquille… »
On n’est pas sorti de l’auberge…Chacun, dans sa vision, estime avoir raison… que l’on soit ou non d’accord avec ces valeurs…
On pourrait dire que les uns aiment le jaune, les autres le rouge, …et c’est parti…(là, j’essaie de prendre de la hauteur, parce que, franchement, y a des moments où… !)
Autant il y a lieu de commencer par la paix en soi, autant la solution est là, en soi, et pas chez les autres…
Ce n’est pas naïf, ce que j’écris là… C’est vraiment de la logique pure : si je suis bien dans mes baskets à tous niveaux, sans jugement aucun sur quelque sujet que ce soit, je dis bien aucun, je ne trouverai rien à redire, à reprocher à personne. Et si c’est valable pour les autres, c’est valable pour moi (à moins d’être adepte du « faites ce que je dis, pas ce que je fais… »).
Il y a un autre Monsieur que j’apprécie, c’est Gandhi. La non-violence…

Nous en sommes à des années-lumière !
Et pourtant… Dans une bagarre, dans une dispute…si une des parties cesse de jouer dans le jeu, prend conscience du cycle vicieux que cela représente, cela stoppe.
Pour l’instant…c’est plutôt « ils sont méchants, ils nous attaquent, nous allons les forcer à changer, nous allons les y obliger, nous allons nous aussi leur faire la guerre, et ils comprendront que nous avons raison, c’est pour leur bien, c’est pour que leurs droits soient respectés… »
Une petite pause, et méditez ce qui suit :
« Les responsables, ce sont les méchants (forcément !). Nous allons donc les combattre, pour obtenir la paix (un peu schizo…). Nous condamnons celles et ceux qui ne sont pas « comme il faut » (ah bon, me semble avoir entendu ça ailleurs…), vous savez, ceux qui ne pensent pas comme nous ( ??) ou comme il serait bon de penser… »
Pourtant… « Soyez le changement que vous souhaitez voir dans le monde »… Les chats ne font pas des chiens… !
Je ne cherche pas à accuser qui que ce soit… Je relève simplement des incohérences de comportements et de discours…
Ce que je décris est courant…et prend parfois (souvent, ces derniers temps…) des proportions incroyables, inimaginables !
Sérieusement…les gens s’indignent, sont « Charly, Nice, Istanbul, Orlando, etc… », les villes se mettent aux couleurs des pays (enfin…de certains pays, pas tous…je n’ai pas encore compris pourquoi…ou peut-être…), et après…que se passe-t-il concrètement ? Que mettent-ils en place ? Quels discours tiennent-ils ? Que publient-ils ?
Alors…
Prenons conscience de nos attitudes
Prenons conscience des discours que l’on tient
Prenons conscience des idées que nous véhiculons
Prenons conscience de nos peurs face à ce que nous ne connaissons pas, à ce que nous ne comprenons pas, à ce qui est différent de notre quotidien
Prenons conscience des réactions qui sont les nôtres face à ces inconnus
Vous êtes-vous déjà dit à vous-même « je t’aime » ? (oui, le matin, par exemple, face à votre miroir…)
Outchhh, j’ai touché une corde sensible, ce n’est pas évident, n’est-ce pas… ?... On tient de beaux grands discours sur l’amour, on affiche de belles photos, de belles citations… Tant que cela reste…hum… dans l’air…dans l’impalpable…dans la théorie… Dans la vie en vrai de vrai…c’est une autre histoire… On a peur…hum…d’être ridicule…d’être pris pour un narcissique…
Apprenez à vous aimer !!! Ce serait un super bon début !
Conseil numéro 2 : apprenez à vous connaître !
Soyez conscient de ce qui vous remue, de ce qui vous habite, de vos expériences propres…
L’autre n’est que le miroir de ce qui se trouve en vous…le « révélateur »… Il n’est pas votre blessure…
Il y a l’événement traumatisant, le moment X, l’instant douloureux, et puis, il y a toutes les projections personnelles, toutes les interprétations, toutes les croyances…
Vous avez le choix… Vous n’y prêtez aucune attention… Ou vous avancez sur votre chemin grâce à la réflexion que vous portez à vous-même…
Vous ne ferez plus de suppositions sur ce que l’autre pense, vous ne prendrez plus ce qu’il fait pour vous-même, vous ferez en sorte que votre discours soit en accord avec ce que vous pensez, et surtout, vous ferez toujours de votre mieux… (Les 4 accords toltèques…)
Je le répète, je ne suis pas naïve…Je ne dis pas qu’il ne faut pas réagir, laisser passer…
Je ne vais pas me rabaisser à leur niveau, et entrer dans violence, dans l’agressivité, dans l’ignominie, dans la haine, la rage, et perdre ainsi les libertés pour lesquelles nos ancêtres ont offert leur vie…
Je vous invite, par votre attitude, à montrer le changement… L’autre, par son attitude, vous aide à prendre conscience de ce qui vous fait peur…
A partir de là, plutôt que d’être dans la réaction, soyez dans la constatation, et soyez dans l’action, donc dans le choix de vos actes, en toute conscience.
Pour terminer, une histoire que vous avez peut-être déjà lue ailleurs :
« Un anthropologue a demandé un jeu aux enfants d'une tribu sud-africaine. Il a mis un panier de fruits près d'un arbre et a dit aux enfants que le premier arrivé gagnait tous les fruits. Au signal, tous les enfants se sont élancés en même temps ...... en se donnant la main ! Puis ils se sont assis ensemble pour profiter de leur récompense. Lorsque l'anthropologue leur a demandé pourquoi ils avaient agi ainsi alors que l'un d'entre eux aurait pu avoir tous les fruits, ils ont répondu : "Ubuntu. Comment l'un d'entre nous peut-il être heureux si tous les autres sont tristes ?"

UBUNTU dans la culture Xhosa (Afrique du Sud) signifie: "Je suis parce que Nous sommes"...♥♥♥ Une définition commune en donne pour sens « la qualité inhérente au fait d'être une personne parmi d'autres personnes ». Le terme ubuntu est souvent lié au proverbe «Umuntu ngumuntu ngabantu » signifiant approximativement : « Je suis ce que je suis parce que vous êtes ce que vous êtes », ou d'une manière plus littérale : « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous ». En d'autres termes, l'idée d'ubuntu est celle d'une incitation réciproque, d'un partage qui construit mutuellement les êtres »
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